L’ANCIEN TESTAMENT HÉBREU
Où se trouve le texte original?
Où se trouve le texte original?
Sur la page titre de nos Bibles françaises, on trouve souvent en sous-titre la formule « Traduite
d’après les textes originaux hébreu et grec ». La Segond 21, plus
elliptique, propose « L’original, avec les mots d’aujourd’hui ». Qu’est-ce
qu’on entend par les termes « original » ou « textes originaux »?
Certainement pas les manuscrits autographes. Ceux-là, soit sur tables de pierre
(Ex. 24.12; Deut. 5.22; Jos. 8.31-32) soit sur rouleaux de papyrus (2 Jean 12)
ou de parchemin (Éz. 2.9; Héb. 10.7), sur lesquels les premiers auteurs ont
écrit de leur propre main, ont disparu il y a longtemps. Les premières copies
aussi. Et les copies des copies aussi.
Il est
surprenant que Dieu ait confié sa parole entre les mains des êtres humains, la
responsabilité de la rédiger, de la transmettre et de reconnaître son autorité
et son caractère inspiré.
Rédaction
et transmission de l’Ancien Testament selon le texte biblique.
Dieu demande à
Moïse d’écrire un livre. Moment stratégique : après la sortie d’Égypte et après
la traversée de la mer Rouge, et avant de conclure l’alliance avec eux (Ex.17.14).
Le peuple s’engage
à obéir à tout ce que Dieu propose (Ex. 24.7).
Dans le tabernacle,
« le livre de l’alliance » se trouve à côté de l’arche sous la garde
des Lévites (Deut. 31.24-26).
Josué fait une
copie de la loi de Moïse (Jos. 8.32).
Josué écrit dans
le livre de la loi (Jos. 24.26).
Lorsque Dieu choisit
Saül pour roi, Samuel l’inscrit dans un livre (1 Sam. 10.25).
Vers 870 av.
J.-C., le roi Josaphat envoie quelque 16 chefs enseigner la Parole de Dieu dans
les villes de Juda (2 Chron. 17.7-9).
Vers 623
av. J.-C., le roi Josias, lors des travaux de réparations dans le temple, on a
retrouvé le livre de l’alliance, qui avait été écarté depuis très longtemps.
Après la lecture publique, le peuple s’engage à suivre la loi. Grand ménage dans
le temple d’idoles, de prostitués, etc. Première célébration de la Pâque depuis
le temps des juges, soit près de trois siècles (2 Chron. 34; 2 Rois 22 et
23).
Dieu dit à
Jérémie d’écrire tout ce qu’il a dit (Jér. 30.1-2; 36.1). Baruc écrit
(Jér.36.4-8) (Jér. 45.1)
En l’an 722
av. J.-C., l’armée assyrienne détruit Samarie. Déportation et dilution de la
population.
En l’an 586
av. J.-C., l’armée babylonienne détruit Jérusalem et le temple (2 Rois 25.8-12)
et elle emmène un grand nombre en exil à Babylone (2 Rois 25.8-12). On n’a
jamais retrouvé l’arche de l’alliance ou le livre de la loi. Point tournant :
les Juifs deviennent « les gens du livre ».
Texte emporté à
Babylone (Dan. 9.2).
Au retour de l’exil
(Esdras 6.18) livre de mémoires (Esdras 4.15-19). Lecture publique du
livre de Moïse (Néh. 8.1-9.3).
Transmission
du texte.
Dispersion des
Juifs. Multiplication de synagogues, dans divers pays. Les grands prêtres du
temple remplacés par les rabbins, spécialistes de la loi. Besoin grandissant de
copies du texte.
Dieu s’est servi
de copistes humains pour transmettre et diffuser sa parole ainsi que des
traducteurs humains pour la traduire.
Dieu a donné une
grande liberté aux copistes en sorte que, malgré leur grand respect pour la
parole de Dieu et leur compétence reconnue en la matière, Dieu a jugé bon de ne
pas les garder des erreurs propres à ce métier. Dieu a certainement surveillé
le processus pour accomplir son dessein.
Grand nombre de
variantes textuelles et une multiplicité de versions. Il existe par exemple
deux versions de Jérémie, celle de la Septante grecque et l’autre du texte hébreu
massorétique, et du premier livre de Samuel. La version grecque d’Esther a 107
versets de plus que la version hébraïque. La Septante ajoute un cantique au
livre de Daniel (3.51-90) et deux chapitres (13 et 14).
L'archéologie et la Bible – Du roi David aux manuscrits de la mer Morte - Pointe-à-Callière | Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Canonisation des livres inspirés.
En plus des variantes et des
versions, il y avait un grand nombre d’écrits juifs qui circulaient. Nous
connaissons très mal comment les Juifs ont reconnu l’autorité et le caractère
inspiré de ceux qu’ils ont reconnus comme authentiques. Certains écrits se sont
imposés et ont été immédiatement acceptés par tous. D’autres ont été le sujet
de longs débats. Certains livres ont été acceptés par une communauté et écartés
par d’autres de sorte qu’il existait un certain nombre de canons. La croyance
que le canon de la Bible hébraïque a été déclaré clos en l’an 90 par un « concile »
de Jamnia est hautement contestée.