TRADUIRE

vendredi 9 mars 2018


TÉMOINS DES ORIGINAUX HÉBREUX.

Le nombre de manuscrits existants de l’Ancien Testament, quoiqu’important, est très inférieur au nombre de ceux du Nouveau Testament. On propose différentes explications pour cette disparité : le grand nombre de guerres en Palestine, les exiles des Israélites, l’habitude chez les copistes juifs de détruire les manuscrits usés ou erronés une fois que la nouvelle copie ait été complétée. Cette perte en nombre est compensée par un gain en exactitude grâce aux Massorètes.

1.      Texte massorétique.

Les Massorètes, savants juifs, spécialistes en texte biblique
Ÿ Principes – grand respect pour la Parole de Dieu; exceptionnelle rigueur et exactitude
Ÿ Période – d’environ l’an 500 après Jésus-Christ à l’an 1000.
Ÿ Centres – Tibériade, Babylone, Jérusalem.
Ÿ Réalisations
o   Forme définitive des caractères
o   Ajout des points-voyelles au-dessus ou en dessous des consonnes


Genèse 1.1, sans voyelles, consonnes seulement
‏בראשית ברא אלהים את השמים ואת הארץ
Genèse 1.1, avec voyelles
‏בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֵת הָאָרֶץ׃
la terre et les cieux     l’Éternel créa au commencement

o   Ajout des signes graphiques de cantillation pour la lecture publique
o   Massora, diverses notes autour du texte
o   Traitement des variantes : le ketiv (« ce qui est écrit »), la forme trouvée dans le texte, et le qeré (« ce qui est à lire ») à la forme (correction?) destinée à la lecture publique.
o   Dénombrement des mots du texte en vue de la vérification de la copie.
o   Copiage de manuscrits

Manuscrits massorétiques les plus importants:

Ÿ Le codex d’Alep (ville en Syrie actuelle), copié entre 910 et 930 après J.-C., endommagé et éparpillé lors des émeutes en 1947, est conservé depuis 1958 dans le Sanctuaire du livre à Jérusalem. Malgré la perte de quelque 200 pages sur près de 500. il est considéré être le meilleur témoin existant du texte massorétique.

Ÿ  Le codex de Leningrad, daté de 1008, contient le texte massorétique de l’Ancien Testament en entier. Il est conservé depuis 1863 à la Bibliothèque nationale de la Russie à Saint-Pétersbourg (ville qui portait le nom de Leningrad entre 1924 et 1991). Ce manuscrit a servi de texte de base pour réaliser quelques éditions modernes, chrétiennes et juives, imprimées et numériques.

    2. Manuscrits de la mer Morte
Découverte
Ÿ  En 1947, cachés dans les cruches de terre cuite dans une douzaine de grottes dans les falaises de la région désertique de Qumran, près de la mer Morte..  
Ÿ  Grand nombre de manuscrits, comprenant plus de 800 rouleaux dont plus de 200 bibliques, de tous les livres de l’A. T. sauf Esther. Un seul est complet et en bonne condition, Ésaïe.
Ÿ  Le travail d’experts depuis la restauration des dizaines de milliers de fragments de rouleaux jusqu’à la publication dans les années 1990 était marqué de toutes sortes de problèmes, de controverse, de bataille de propriété et même de scandale.
Importance
Ÿ  Âge – plus de 1000 ans plus vieux que les manuscrits massorétiques.
Ÿ  Nombre – plus de 200 manuscrits bibliques
Ÿ  On aurait pu s’attendre à beaucoup plus de divergences entre le texte massorétique et celui des manuscrits de la mer Morte à cause des 10 ou 11 siècles de transmission entre eux par des centaines ou des milliers de copistes. Il y a en effet des différences, mais celles-ci sont beaucoup moins nombreuses que prévu. On trouve des divergences d’orthographe et de grammaire, mais au niveau lexical et syntaxique, on trouve régulièrement les mêmes mots dans le même ordre ayant le même sens. Il est très rare qu’une variant touche à la doctrine.
Ÿ  Les spécialistes modernes ont beaucoup comparé les deux textes d’Ésaïe 53, celui des Massorètes avec celui des manuscrits de la mer Morte. Dans les 12 versets et les quelque 166 mots de ce chapitre, il n’y a qu’une seule différence au niveau lexical. Le texte du manuscrit d’Ésaïe de la mer Morte ajoute le mot « lumière » au verset 11. La Segond 21 adopte ce mot que Louis Segond ne connaissait pas il y a plus de cent ans.
Après tant de trouble, il verra la lumière et sera satisfait. #Par sa connaissance, mon serviteur juste procurera la justice à beaucoup d’hommes; #c’est lui qui portera leurs fautes. (Ésaïe 53.11) 

vendredi 12 janvier 2018

L’ANCIEN TESTAMENT HÉBREU
Où se trouve le texte original?

Sur la page titre de nos Bibles françaises, on trouve souvent en sous-titre la formule « Traduite d’après les textes originaux hébreu et grec ». La Segond 21, plus elliptique, propose « L’original, avec les mots d’aujourd’hui ». Qu’est-ce qu’on entend par les termes « original » ou « textes originaux »? Certainement pas les manuscrits autographes. Ceux-là, soit sur tables de pierre (Ex. 24.12; Deut. 5.22; Jos. 8.31-32) soit sur rouleaux de papyrus (2 Jean 12) ou de parchemin (Éz. 2.9; Héb. 10.7), sur lesquels les premiers auteurs ont écrit de leur propre main, ont disparu il y a longtemps. Les premières copies aussi. Et les copies des copies aussi.
Il est surprenant que Dieu ait confié sa parole entre les mains des êtres humains, la responsabilité de la rédiger, de la transmettre et de reconnaître son autorité et son caractère inspiré.   
Rédaction et transmission de l’Ancien Testament selon le texte biblique.
Ÿ  Dieu demande à Moïse d’écrire un livre. Moment stratégique : après la sortie d’Égypte et après la traversée de la mer Rouge, et avant de conclure l’alliance avec eux (Ex.17.14).
Ÿ  Le peuple s’engage à obéir à tout ce que Dieu propose (Ex. 24.7).
Ÿ  Dans le tabernacle, « le livre de l’alliance » se trouve à côté de l’arche sous la garde des Lévites (Deut. 31.24-26).
Ÿ  Josué fait une copie de la loi de Moïse (Jos. 8.32).
Ÿ  Josué écrit dans le livre de la loi (Jos. 24.26).
Ÿ  Lorsque Dieu choisit Saül pour roi, Samuel l’inscrit dans un livre (1 Sam. 10.25).
Ÿ  Vers 870 av. J.-C., le roi Josaphat envoie quelque 16 chefs enseigner la Parole de Dieu dans les villes de Juda (2 Chron. 17.7-9).
Ÿ  Vers 623 av. J.-C., le roi Josias, lors des travaux de réparations dans le temple, on a retrouvé le livre de l’alliance, qui avait été écarté depuis très longtemps. Après la lecture publique, le peuple s’engage à suivre la loi. Grand ménage dans le temple d’idoles, de prostitués, etc. Première célébration de la Pâque depuis le temps des juges, soit près de trois siècles (2 Chron. 34; 2 Rois 22 et 23).
Ÿ  Dieu dit à Jérémie d’écrire tout ce qu’il a dit (Jér. 30.1-2; 36.1). Baruc écrit (Jér.36.4-8) (Jér. 45.1)
Ÿ  En l’an 722 av. J.-C., l’armée assyrienne détruit Samarie. Déportation et dilution de la population.
Ÿ  En l’an 586 av. J.-C., l’armée babylonienne détruit Jérusalem et le temple (2 Rois 25.8-12) et elle emmène un grand nombre en exil à Babylone (2 Rois 25.8-12). On n’a jamais retrouvé l’arche de l’alliance ou le livre de la loi. Point tournant : les Juifs deviennent « les gens du livre ».
Ÿ  Texte emporté à Babylone (Dan. 9.2).
Ÿ  Au retour de l’exil (Esdras 6.18) livre de mémoires (Esdras 4.15-19). Lecture publique du livre de Moïse (Néh. 8.1-9.3).
Transmission du texte.
Ÿ  Dispersion des Juifs. Multiplication de synagogues, dans divers pays. Les grands prêtres du temple remplacés par les rabbins, spécialistes de la loi. Besoin grandissant de copies du texte.
Ÿ  Dieu s’est servi de copistes humains pour transmettre et diffuser sa parole ainsi que des traducteurs humains pour la traduire.
Ÿ  Dieu a donné une grande liberté aux copistes en sorte que, malgré leur grand respect pour la parole de Dieu et leur compétence reconnue en la matière, Dieu a jugé bon de ne pas les garder des erreurs propres à ce métier. Dieu a certainement surveillé le processus pour accomplir son dessein.
Ÿ  Grand nombre de variantes textuelles et une multiplicité de versions. Il existe par exemple deux versions de Jérémie, celle de la Septante grecque et l’autre du texte hébreu massorétique, et du premier livre de Samuel. La version grecque d’Esther a 107 versets de plus que la version hébraïque. La Septante ajoute un cantique au livre de Daniel (3.51-90) et deux chapitres (13 et 14). 



L'archéologie et la Bible – Du roi David aux manuscrits de la mer Morte - Pointe-à-Callière | Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

    Canonisation des livres inspirés.


En plus des variantes et des versions, il y avait un grand nombre d’écrits juifs qui circulaient. Nous connaissons très mal comment les Juifs ont reconnu l’autorité et le caractère inspiré de ceux qu’ils ont reconnus comme authentiques. Certains écrits se sont imposés et ont été immédiatement acceptés par tous. D’autres ont été le sujet de longs débats. Certains livres ont été acceptés par une communauté et écartés par d’autres de sorte qu’il existait un certain nombre de canons. La croyance que le canon de la Bible hébraïque a été déclaré clos en l’an 90 par un « concile » de Jamnia est hautement contestée.